Irresponsable provocation ?
Un article paru le 6 septembre 2017 dans le journal « Boursorama », inspiré d’un autre article paru le même jour dans le journal « Le Monde » titrait : « Macron souhaiterait supprimer le régime spécial de retraite des cheminots dès 2018 ». Les deux articles ont puisé leur source dans le magazine interne de la SNCF, "Les Infos Le Mag". Les faits : « Emmanuel Macron inaugurait, samedi 1er juillet, la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Rennes. À cette occasion, il s'était entretenu, à bord du TGV, avec dix salariés de la SNCF. Un entretien de trois quarts d'heure au cours duquel il aurait notamment défendu la fin du régime spécial des retraites des cheminots dès 2018 ».
Certains médias ont placé cette information dans leur diffusion juste après le cyclone ravageur Irma. Ces écrits ont de suite trouvé un écho dévastateur auprès du corps social de l’Entreprise. Une tempête se formait et les réactions ne tardaient pas à se multiplier. L’incompréhension gagnait l’UNSA qui s’interrogeait sur la pertinence de cette communication à quelques jours de l’appel à la grève initié par une organisation syndicale historiquement majoritairepour la journée du 12 septembre 2017.
Mais qu'en est-il réellement ?
Le candidat Macron n’avait pas caché, dans le cadre de son programme, sa volonté de réformer en profondeur le système de retraite français. Entre l’intention et la pragmatique faisabilité il y a un monde. Le Président élu, ne renonce pas à cette transformation programmée dans le temps. Ainsi, la Ministre des Solidarités et de la Santé, Mme Agnès Buzyn, annonçait le 18 juillet à la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale que la réforme des retraites serait un des principaux chantiers de son Ministère. Ce sera une réforme de très longue haleine qui sera menée par étape : énormément de concertation de temps de discussion pour établir un état des lieux complet du système de retraite actuel.
Un accord de méthode sera recherché et devrait être arrêté mi-2018. Cet accord de méthode pourrait prendre la forme d’une loi cadre. Il préciserait le calendrier de la réforme qui se travaillerait sur l’ensemble du quinquennat pour une mise en oeuvre sur le quinquennat suivant. Ces propos sont identiques à ceux tenus par le Président lors de son voyage inaugural.
L’UNSA ne se dérobera pas et sa participation à la concertation permettra de défendre notre régime spécial de retraite. Pour l’heure, aucun contact avec le Ministère n’est programmé.